Rendez-vous avec le Ciel Austral
Désert d'Atacama - Chili
Juin 2007

    L’idée démente de partir au Chili pour prendre des photos de la Voie Lactée germa début 2007 lors de l’une de mes virées dans le Lot pour voir mes bons vieux amis, perdus dans cette magnifique contrée profonde de la France.

    Le concept de base de voyage était de profiter de la date et du lieu pour observer le cœur de notre galaxie qui se contemple magistralement à ces latitudes lors du solstice estival… Nous avons également profité de partir en 2007, non pas parce-que El ñino risquait potentiellement d’être actif, mais parce que cette année là, point d’éclipse en vue donc point de gros budget voyage en prévision…

    Nous avons donc vogué dans l’hémisphère Sud afin de découvrir et jouir de ce ciel nocturne austral qui m’est inexploré. Nous, c’est moi et Thierry, le copain du Lot donc, qui voulait connaître l’extase de se peler en pleine nuit noire sans rien faire pendant de longues poses photographiques, et sans qui probablement je n’aurais jamais fait ce voyage seul… Merci à toi Titi.

    Je remercie Thierry, mais il serait bien incongru de ma part de ne pas remercier la femme, sa femme, ma copine, ce sale boeuf, qui pendant l'escapade de son mari vers ces terres lointaines australes aura su mener de front sa vie professionnelle et la garde de leurs deux jolis et gentils garçons, dont l'ainé est mon filleul... Bravo à toi Raphaëlle, tu es extraordinaire, et tu sais bien qu'on t'aime pour ça!

    Je continue dans les remerciements! Un énorme, grand et chaleureux merci à Monsieur Alain Maury… Merci pour l’accueil ! Merci d’avoir gardienné mon matos pendant mon périple en Bolivie ! Merci de m’avoir octroyé libre passage et jouissance de ton jardin et de ton ex-futur jardin pour héberger mon trépied en station ! Merci pour la table de jardin et les chaises ! Merci pour le fer à souder, pour l’étain, pour les pinces, tous le matos, etc, etc, etc… Et merci pour le tour… Sans ça, j’aurai été encore profane en Astrologie… Oups… Quoi ? Et puis ce laser vert, c'est trop génial de pouvoir jouer à Dark Vador pendant ces longues nuits froides... :) Sérieusement, sans toi, je pense que je n’aurais pu produire que le dixième du peu que j’ai pu réaliser… Premièrement, seul dans le désert sans assistance logistique, je me serais retrouver bien idiot avec ma monture équatoriale qui a fatalement attendu d’être en Chili pour tomber en panne… Panne bête de fils déconnectés (d’où le merci parmi les mercis pour le fer à souder, etc…). Secondement, sans avoir de point de chute, comme ton jardin, je pense que j’aurais perdu une heure au bas mot chaque soir pour remettre en station. Autant dans l’hémisphère Nord, c’est d’une simplicité enfantine grâce à l’étoile polaire ; Autant dans l’hémisphère Sud, c’est d’une galère sans nom de devoir repérer quatre étoiles imperceptibles dans ce ciel inconnu… Bon, après cette longue série de merci, je conclurai par ce point : Allez visiter SpaceObs si vous êtes au Chili!

    Evidemment, pour ceux qui connaissent la joie de faire des photos Astro, il serait bien long d’énumérer tous les petits tracas qui peuvent surgir lorsqu'on est dans le feu de l’action… Ma productivité minimale par nuit étant de deux, je ne peux m’empêcher d’en lister quelques-unes : le fâcheux coup de pied involontaire dans le trépied, le trépied qui s’affaisse, toutes les batteries vides, le contrepoids qui tombe de façon inopiné, le moteur qui s’arrête inexplicablement, la mise au point variant en fonction de la température…

    Mais rappelons nous un instant le but du voyage… Manger des pizzas, boire du Daiquiri fraise et se finir avec des énormes truffes au chocolat la veille d’une ascension volcanique à 5300m d’altitude dans une pizzeria franco-venezuelo-chilienne ? Mais bien sur que non, voyons ! Mon intention première était de pouvoir savourer ce ciel austral vendu comme étant le plus pur au monde dans ce coin du monde… Mon plan était de commencer par une série de photos au 50mm de la Voie Lactée à assembler ultérieurement. S’en suivrait le même procédé mais à 100mm… Et bien sur quelques clichés du ciel profond tel que les nuages de Magellan, Oméga du Centaure, Eta de Carène, et plus si affinité… Malheureusement, point d’affinité survint et je dus me résoudre à écourter drastiquement mon programme… La pureté du ciel nocturne tant espéré n’était pas au rendez-vous, et seulement 3 nuits sur plus d’une dizaine purent être catalogué comme étant bonne voire excellente. Le reste, ne fut que cumul de voile et couverture nuageux, qui m’empêchèrent de composer quoi que soit…

    Je ne suis quand même pas reparti déçu de ces lieux. Oh que non ! Voir le centre de la Voie Lactée, tel un œil divin, se lever d’un côté, se positionner au dessus de ma tête en milieu de nuit et plonger du côté opposé, reste un grand souvenir. Mais seulement quelques nuits claires de plus auraient pu m’éviter de cumuler deux nuits blanches et l’ascension d’un volcan à 5300m. D’un autre côté, je bien dormi pendant les 13h de vols entre Santiago et Madrid… Mais une chose est sure, et a été entérinée par Alain: Il faudra que j'y retourne! Quand? C'est une très bonne question!

    Pour ceux qui se posent encore une question de type shakespearienne : "Partir or not partir?", je peux les aider à trouver la voie et obtenir la bonne réponse: Partir! Oui, partir vous dis-je! Si vous avez une quelconque curiosité tourné vers l'Espace, une moindre petite attention vers le ciel nocturne et son bouquet infini d'étoiles, un minime  réflexe d'avoir les yeux rivés vers la voute céleste la nuit, alors oui, il ne faut plus hésiter, et partir dans l'hémisphère Sud. Impossible de repartir déçu! Pour observer le coeur de la Voie Lactée, la "bonne" période étant en Mai-Juin-Juillet. Pour le "bon" lieu, il est dit que le désert d'Atacama est idéal pour sa météo et son ciel transparent. Sur ce dernier point, j'ai quand même à redire... Voir paragraphe précédent... Mais il parait que j'ai joué de malchance... Et il parait que d'être dans un désert désertique, c'est encore mieux... du côté de Paranal... Bref, malgré cela, l'observation de ce ciel, lorsqu'il m'en a été donné la possibilité, était fabuleux... Même si passer deux nuits blanches, d'affilées, peut paraître difficile, long et frisquet, je passais mon temps à essayer d'apprendre les constellations de ce ciel inconnu... D'un autre côté, il fallait bien que je passe le temps pendant le temps d'une prise de photo durant 20 minutes! Et pour combattre le froid, rien de tel qu'une danse frénétique lambadesque autour de mon trépied... Chacun sa méthode pour lutter contre le froid!

    Si il y en a qui pense que je suis complètement givré d'avoir cumulé ascension d'un volcan à 5300m la journée, suivi de deux nuits blanches à photographier le ciel, je peux les rassurer, je vais bien... Car j'ai ici, le nom d'une personne, que j'appelerai Serge B. pour ne pas dévoiler son identité, qui est quand à lui complètement jeté! Oui, car ce Monsieur Brunier, n'hésite pas à monter à 5000m d'altitude, avec une monture équatoriale, pour faire des photos de la Voie Lactée par des températures avoisinant les -20/-25°c. Autant dire qu'à côté, je fais jeune pucelle de Majorettes... A cette altitude et à ces températures, c'est du sport de gros gros gros velu! Perso, j'hallucine!

    Dernier mot concernant le matériel utilisé, histoire de redevenir serieux:

• Monture équatoriale Vixen GP avec axe R.A. motorisé
• Boitier Canon Reflex EOS 5D
• Objectifs Canon: 
• Zoom EF 100-400mm f/4.5-5.6 L IS USM
• Zoom EF 16-35mm f/2.8 L USM
• Zoom EF 70-200mm f/2.8 L IS USM
• Fixe EF 50mm f/1.4 USM
  
• Fisheye EF 15mm f/2.8
• Accessoires
  
• Déclencheur externe Canon TC-80N3
• Batterie 12V 12Ah + Chargeur...
• Convertisseur 12V-8V + Canon DC Coupler DR-400 (alimentation du reflex depuis la batterie externe 12V)
  
• 5 batteries BP-511 en secour...
  
• Rotule Novoflex MagicBall
  

    Mais qu’entend-je ? Le peuple hurle pour voir les photos ? Très bien ! J’arrête de me répandre comme une glace à la vanille sortie du congélateur depuis trop bien longtemps… Place aux images… 

   Deux panoramiques ont pu être réalisés pendant ces quelques nuits glaciales chiliennes...:

   Juste quelques photos, sans aucun intérêt, pour montrer comme la réussite est souvent au rendez-vous... C'est le paragraphe qui a le plus de potentiel, d'un point de vue nombre d'images totales... Bien sur, je ne montre la que le meilleur du meilleur, qui a survécu à un tri sévère opéré à la volée...